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Tout comprendre aux thérapies numériques (DTx)

Les Thérapies numériques permettent l'application des thérapies cognitivo-comportementales (TCC)

August 26, 2024

Les TCC sont indiquées dans de nombreuses pathologies, et permettent d’éviter et/ou retarder l’emploi de traitements médicamenteux en première intention. Dans la plupart des pathologies concernées, des thérapies numériques existent pour aider à la mise en oeuvre des TCC. Elles appliquent les recommandations des sociétés savantes et rendent les patients plus autonomes dans la gestion de leur maladie. Ces dispositifs médicaux, ayant obtenu le marquage CE, pourraient être utilisés en traitement de première intention.

1. Qu’est-ce que la Thérapie Cognitivo-Comportementale (TCC) ?

Selon le Centre de Thérapies Intégratives et Nouvelles Technologies, la TCC est une “thérapie brève qui vise à remplacer les pensées négatives ou comportements inadaptées par des réactions adéquates à la réalité”.  Cette thérapie est basée sur un modèle éducatif : désapprendre les réactions négatives pour en apprendre de nouvelles, positives, applicables dans des situations difficiles. Il ne s’agit pas d’une technique distincte mais d’un terme général qui désigne un groupe de thérapies. L’objectif du travail entre le patient et le thérapeute est d’identifier et de comprendre les problèmes du patient en prenant en compte trois paramètres : les émotions, les pensées associées et les comportements.

2. Concrètement, quelles sont les techniques utilisées dans la TCC ?

La TCC s'applique au moyen de différents outils :

  • La journalisation des émotions : analyser ses schémas de pensée pour prendre conscience de la façon dont ils influencent nos perceptions, nos émotions et nos comportements, aspects essentiels de notre santé mentale.
  • Les expériences comportementales : sortir de sa zone de confort lors d’expériences pour se rendre compte des comportements modifiables.
  • L’exposition en imagination : réfléchir à la situation qui est à l’origine du mauvais état de santé mentale ou de la dépendance.
  • La restructuration cognitive : réévaluer ses croyances et de réaliser que certaines règles sont inexactes ou inutiles.
  • La relaxation

Pour aller plus loin sur le fonctionnement de la TCC : Que sont les Thérapies cognitivo-comportementales ?

3. Dans quelles pathologies la Haute Autorité de Santé recommande-t-elle les TCC comme première ligne de traitement ?

Les pathologies liées à la santé mentale

A) Les troubles anxieux

Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), l’anxiété est “la peur et l’inquiétude fréquentes, intenses et excessives. Ces sentiments s’accompagnent fréquemment d’une tension physique et d’autres symptômes comportementaux et cognitifs. Ils sont difficiles à contrôler, entraînent une détresse importante et peuvent durer longtemps en l’absence de traitement.” Ces émotions peuvent parfois affecter la vie quotidienne, sociale, scolaire, professionnelle ou familiale.

RECOMMANDATIONS

Selon la HAS, l’utilisation de psychothérapies structurées constitue un moyen de traitement permettant de prendre en charge les symptômes anxieux, émotionnels, comportementaux.

4 - Prise en charge du trouble anxieux généralisé (TAG)
Les thérapies suivantes peuvent être indiquées
- Gestion de l’anxiété par soi-même et bibliothérapie.
- Les thérapies cognitivo-comportementales structurées. Elles ont un effet thérapeutique significatif qui se maintient à 6 mois et jusqu’à 2 ans de suivi ; elles sont aussi efficaces que les traitements médicamenteux.
Les interventions qui ont la plus longue durée d’action sont par ordre décroissant : les psychothérapies, les traitements médicamenteux (antidépresseurs) et l’autogestion. Parmi les psychothérapies structurées, la thérapie cognitivo-comportementale doit être privilégiée par rapport aux traitements médicamenteux ; dans la plupart des cas, elle repose sur 12 à 25 séances de 45 minutes environ - HAS

THÉRAPIES NUMÉRIQUES

Les thérapies numériques offrent un accès élargi et souvent plus rapide à l'aide nécessaire. Elles incluent des programmes personnalisés avec des exercices de relaxation, de gestion des pensées et des peurs, de contrôle des stimuli, de restructuration cognitive et d’exposition imaginaire. Certaines intègrent des éléments de gamification pour stimuler l'engagement des patients et faciliter l'application des mesures hygiéno-diététiques, nécessaires à l’amélioration des troubles anxieux. Des sessions interactives de TCC aident également les utilisateurs à reconnaître et modifier les pensées anxiogènes et comportements associés, tandis que des outils d’auto-suivi contribuent au maintien d’un équilibre émotionnel sain. Ces thérapies peuvent être prescrites comme traitement unique ou peuvent compléter un traitement médicamenteux dans le cas d’une anxiété sévère.

B) Les troubles d’anxiété sociale

D’après l’INSERM, “l’anxiété sociale est liée à l’idée de ressentir une gêne, une humiliation, un rejet ou un mépris lors des interactions sociales. Elle se manifeste par la peur extrême de parler ou manger en public, de rencontrer des nouvelles personnes… ainsi que par le fait de ressentir une grande angoisse, de rougir et d’avoir des tremblements lorsque ces situations ne peuvent être évitées. Les problèmes occasionnés sont quotidiens.”

RECOMMANDATIONS

En ce qui concerne la prise en charge de l’anxiété sociale, comme pour d’autres troubles anxieux : la TCC, ayant démontrée la même efficacité que des traitements médicamenteux dans la phase aiguë (12 premières semaines de traitement), elle se présente comme traitement de première intention selon le profil du patient.

6 - Prise en charge du trouble anxiété sociale
Le traitement repose sur :  la thérapie cognitivo-comportementale : thérapie cognitive, thérapie d’exposition, affirmation de soi, thérapie individuelle (prises en charge lorsqu’elles sont faites par un psychiatre ou dans un cadre institutionnel) ou thérapie de groupe (très efficace, mais peu accessible en France car non remboursée), relaxation (en complément) (…). Les thérapies cognitivo-comportementales et le traitement médicamenteux ayant démontré la même efficacité dans la phase aiguë, le choix dépend des préférences du patient et de la disponibilité d’un thérapeute. - HAS

En cas de formes résistantes ou sévères, la TCC peut être prescrite en complément d’un traitement médicamenteux.

THÉRAPIES NUMÉRIQUES TRAITANT L'ANXIÉTÉ : Daylight, Braive, Alena, Ieso, Wellmind, Wysa, Velibra,  Moovd, Selfapy et Sympatient (Invirtio).

C) Les troubles de panique

D’après le site de l'Assurance maladie, on parle de trouble panique quand une personne souffre d’épisodes de crises d’angoisse aiguë (ou attaques de panique), qui se réitèrent pendant un mois ou plus, avec la crainte perpétuelle d’en vivre un nouveau.

Le trouble panique est donc un trouble anxieux caractérisé par la répétition d'attaques de panique et par la peur de leur survenue.

RECOMMANDATIONS

Les recommandations de la HAS mettent en avant l'importance des TCC pour traiter les troubles de paniques avec ou sans agoraphobie.

5.2 Moyens thérapeutiques
Les thérapies cognitivo-comportementales sont les psychothérapies de choix ; plusieurs méthodes ont été étudiées : thérapie cognitive et thérapie d’exposition. - HAS
5.3 Stratégie thérapeutique
Les thérapies cognitivo-comportementales et les médicaments ont montré globalement une efficacité équivalente. Les Thérapies cognitivo-comportementales (TCC) ont une durée optimale de 12 à 25 séances de 45 minutes environ. Des programmes de TCC plus courts peuvent être proposés, accompagnés de programme de gestion de l’anxiété par soi-même. - HAS

THÉRAPIES NUMÉRIQUES TRAITANT LE TROUBLE PANIQUE : HelloBetter Panique, Mindable, Velibra et Novego.

D) Les troubles alimentaires : boulimie et hyperphagie boulimique

D’après la HAS, “la boulimie se caractérise par des crises de boulimie (absorption d’une grande quantité de nourriture dans un temps restreint, associée à un sentiment de perte de contrôle) suivies de comportements compensatoires inappropriés tels que : vomissements provoqués, emploi abusif de laxatifs, diurétiques ou autres médicaments ; jeûne ; exercice physique excessif. ”

L’hyperphagie boulimique se caractérise par des épisodes récurrents de crises de boulimie, mais sans le recours aux comportements compensatoires inappropriés caractéristiques de la boulimie. C’est pourquoi les personnes souffrant d’hyperphagie boulimique sont généralement en surpoids ou en situation d’obésité. ”

RECOMMANDATIONS

Les recommandations de la HAS mettent en lumière l'importance du volet psychologique dans la prise en charge des troubles alimentaires. La TCC est recommandée pour traiter la boulimie nerveuse et l’hyperphagie boulimique.

Thérapies cognitivo-comportementales (TCC)
La thérapie comportementale et cognitive (TCC) individuelle adaptée aux troubles des conduites alimentaires est recommandée en première intention dans le traitement de la boulimie nerveuse et de l’hyperphagie boulimique (grade A). - HAS
Les formes de psychothérapie (individuelle, familiale ou de groupe) ayant fait l’objet d’études dans la prise en charge de la boulimie et de l’hyperphagie boulimique sont principalement : les thérapies cognitivo-comportementales (TCC) (…). - HAS

THÉRAPIES NUMÉRIQUES TRAITANT LA BOULIMIE ET L'HYPERPHAGIE BOULIMIQUE : Selfapy Boulimie Nerveuse et Selfapy Frénésie Alimentaire.

Les addictions

A) Le tabagisme

Santé Publique France affirme que “le tabagisme est à l’origine de multiples maladies. En moyenne, un fumeur régulier sur deux meurt de son tabagisme. Le seul moyen de se protéger est l’arrêt du tabac.”

RECOMMANDATIONS

Afin d’aider à la réduction de la consommation tabagique voir au sevrage, la HAS estime qu’il faut construire un plan de changement comprenant des objectifs d’éducation thérapeutique, une fois que l’intention du sevrage est claire. D’après la HAS, la prise en charge est principalement basée sur le soutien psychologique et l’accompagnement du patient dans son sevrage.

Un fumeur aura plus de chances d’arrêter s’il est accompagné par un professionnel : médecin, infirmier, psychologue... La prise en charge repose sur l’accompagnement et le soutien psychologique, le médecin traitant étant l’acteur clé pour l’assurer.
D’autres outils ont une efficacité démontrée :
- l’entretien motivationnel (vise à susciter puis à soutenir la motivation au changement) ;
- les thérapies cognitivo-comportementales (TCC) (nécessitent une formation spécifique) ;
- le soutien téléphonique ;
-les outils d’autosupport - HAS

THÉRAPIES NUMÉRIQUES TRAITANT LE TABAGISME : Quitoxil (prescriptible sur AppThera), Smoke Free et Sanero/Non-smoking Heroes.

B) L’alcoolisme

L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a proposé le terme d’alcoolodépendance, “ une addiction à l’alcool sous forme de boissons plus ou moins « fortes ». Elle a des conséquences néfastes sur la santé, la vie sociale et la vie affective. Elle est avérée lorsque la consommation de boissons alcoolisées devient prioritaire par rapport aux autres comportements auparavant prédominants chez une personne. Le désir de boire de l’alcool devient impossible à maîtriser et doit être assouvi au détriment de toute autre considération.”

RECOMMANDATIONS

Comme énoncé dans le Vidal, le sevrage repose sur la prise de conscience et la volonté du patient à changer son mode de vie.

Le sevrage repose sur la prise de conscience par le patient de sa dépendance à l’alcool. Il ne peut être envisagé que si la personne alcoolodépendante exprime le désir de réduire ou de cesser sa consommation. Le moment du sevrage doit être programmé en laissant au patient le choix du moment et de la méthode, tout en renforçant et en maintenant sa motivation. Idéalement, le sevrage s’inscrit dans un projet de vie plus global sur lequel le patient pourra se concentrer pour puiser forces et motivation en cas de difficultés à contrôler sa consommation. - VIDAL

THÉRAPIE NUMÉRIQUE TRAITANT L'ALCOOLISME : Vorvida.

Autres pathologies où la TCC est recommandée en première ligne par la HAS

A) L’insomnie chronique

L’INSERM définit l’insomnie comme “une insuffisance de sommeil en quantité ou qualité, alors que les conditions environnementales sont favorables au sommeil. En pratique, elle se caractérise par des difficultés d’endormissement, des éveils nocturnes et/ou un réveil trop précoce, avec la sensation de ne pas avoir récupéré suffisamment”.

Elle devient chronique “si elle survient plus de trois fois par semaine depuis au moins trois mois, et que les tentatives d’adaptation de l’environnement ou du comportement ne permettent pas de les faire disparaître.”

RECOMMANDATIONS

Selon la HAS et la SFTG, la thérapie cognitivo-comportementale pour l'insomnie (TCC-I) est recommandée comme traitement préférentiel de première intention pour l'insomnie chronique. (source : Prise en charge du patient adulte se plaignant d'insomnie en médecine générale" SFTG et HAS (2006)). La HAS dans son avis CNEDIMTS de Mai 2023 dit également : "La Commission rappelle qu’en cas d’échec des mesures d’hygiène du sommeil, le recours aux prises en charge non médicamenteuses telles que les thérapies cognitivo-comportementales est à favoriser avant toute instauration d’un traitement médicamenteux indiqué dans l’insomnie chronique."

En ligne avec les recommandations du VIDAL.

THÉRAPIES NUMÉRIQUES

Les thérapies numériques traitant l'insomnie offrent un accompagnement personnalisé aux patients pour mettre en œuvre les mesures hygiéno-diététiques recommandées et sont basées sur des exercices de TCC. Elles proposent des techniques comme la relaxation musculaire progressive, des exercices de respiration, la réduction du temps passé au lit et des stratégies cognitives pour mieux gérer l'insomnie. En engageant les patients à travers des journaux de sommeil détaillés et un suivi de leurs progrès via des mécanismes de ludification, ces outils, facilement intégrables dans la vie quotidienne, contribuent à améliorer significativement la qualité du sommeil et la gestion de l'insomnie chronique.

Thérapies numériques existantes : Hellobetter Insomnie, Sleepio (Big Health) et Somnio (Mementor).

B) Les acouphènes

D’après l’INSERM, “les acouphènes sont des sifflements, des grésillements ou des bourdonnements d’oreille, qui ne proviennent pas du monde extérieur. Ils peuvent être perçus dans une seule oreille (forme unilatérale) ou dans les deux (acouphène bilatérale), de manière continue ou intermittente, transitoire ou persistante. L’acouphène est dit aigu lorsqu’il est récent et présent plusieurs heures par jour. Il devient chronique s’il persiste plus de trois mois.”

RECOMMANDATIONS

Comme le mentionne l’INSERM, aucun traitement curatif n’existe à l’heure d’aujourd’hui. Cependant, les TCC peuvent atténuer les effets des acouphènes.

Si les acouphènes motivent une forte demande médicale, il n’existe pas de traitement curatif à ce jour. Des thérapies cognitivo-comportementales (TCC) peuvent être proposées. Elles sont destinées à modifier les perceptions du patient pour lui permettre de prendre le contrôle de ses acouphènes et mieux vivre avec. - INSERM
La thérapie cognitivo-comportementale est la thérapie la plus efficace pour réduire les tensions émotionnelles initiales et secondaires causées par la détresse liée aux acouphènes, Miller et al., 2023, source.

THÉRAPIES NUMÉRIQUES

Les thérapies numériques constituent aujourd'hui une option de soulagement des acouphènes, en s'appuyant sur deux approches principales : la TCC adaptée et la thérapie sonore (utilisation d'impulsions acoustiques, ajustement du volume à un niveau confortable, etc.). Ces programmes thérapeutiques intègrent des ressources éducatives personnalisées, guident les patients dans la reconnaissance et la gestion de leurs symptômes, et proposent des outils comme la modulation sonore et la pleine conscience pour aider à diminuer l'impact des acouphènes. Grâce à des exercices réguliers, les patients peuvent apprendre à mieux contrôler leur perception des acouphènes, ce qui réduit leur impact sur la vie quotidienne.

Thérapies numériques existantes : Kalmeda Tinnitus et Sonormed Tinnitus (MeineTinnitus).

Conclusion

Les thérapies cognitivo-comportementales (TCC) offrent un traitement efficace pour diverses pathologies, et peuvent être prescrites en première intention pour retarder ou éviter l'utilisation de médicaments. Elles peuvent également compléter un traitement médicamenteux ou offrir une solution thérapeutique pour des pathologies sans traitement curatif.

Les thérapies numériques, développées pour aider les patients à gérer leur maladie de manière autonome, sont des dispositifs médicaux certifiés CE et validés par des études cliniques. Elles utilisent des techniques de TCC éprouvées, conformes aux recommandations des sociétés savantes, et aident les patients à les mettre en oeuvre.

Avec AppThera, nous identifions les thérapies numériques avec de la preuve clinique et facilitons leur prescription et délivrance aux patients. Vous avez des questions ou des remarques ? Contactez-nous !

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